Tuesday, 9 November 2010

Mobil- Hommes.

©  Elisa Routa

1960's: On bouge. On marche. On se déplace. Il arrive même qu'on court. Qu'on tourne en rond. Mais pour aller où? En se mordant la queue, avançons-nous vraiment? 
Pas le moins du monde. Plus ça change, plus c'est pareil. L'histoire se répète. Sans cesse.
On a juste le temps de se brûler les ailes et cette odeur de cramé nous reste dans le nez. Et après, on interdit le (en-)vol à l'étalage mais il reste pourtant le seul à notre portée. On nous traite de terre-à-terre mais prendre de l'altitude devient trop compliqué.


©  Elisa Routa

1970's: ...Puis... Dieu -déguisé en surfeur Californien- créa le skateboard.
Depuis ce jour- là, on s'autorise à bouger sans crainte. Les deux pieds agrippés à ce fichu morceau de bois. 'Paraît que ça fait moins mal de se brûler les genoux.
Quitte à prendre un mur de plein fouet, autant prendre de la vitesse. 
Le décor défile vite. Plus vite. En accéléré. Alliant noir et blanc et couleur. Tout devient flou autour sauf cette planche immobile dont on perdrait le contrôle. La vie passe comme un vieux film. Comme ceux qu'on regarde en plein air; un écran accroché à deux troncs d'arbre, une radio posée derrière*.

Depuis Rodney Mullen, tout va alors comme sur des roulettes.
Les Mobil-Hommes.

*Richard M. Hollingshead a ouvert le premier drive-in dans le New- Jersey en 1933.
Shooting Irùn- Spain-  September 10'