© Elisa Routa
La déchirure est telle qu'il n'y aura aucun fil,
aucune aiguille capable de recoudre tout ça.
J'ai pleuré pour vider ce sac un peu trop lourd,
comme une fillette qui chiale au milieu de la cour.
J'ai couru dans la nuit pour pouvoir rattraper
ce temps toujours trop long quand on aime à jamais.
J'aimerais qu'on m'explique pourquoi on ne peut pas
arrêter le temps, une minute. Une seule fois.
Pourtant, c'est pas terrible, c'est l'histoire de la vie.
Des venues, des départs, des qui pleurent et qui rient.
C'est ma moitié qui part, c'est ma moitié qui vole.
C'est mon frère qui s'échappe alors que je somnole.
Je voulais lui redire à quel point il était
un ange que j'admire et un homme parfait.
Il est tout ça pour moi et ça parait futile
d'écrire en lettres noires sur un écran stérile
que je penserai à lui, à chacun de mes pas,
que je vivrai pour lui quand il sera pas là.
Je regarde la Lune, elle me dit que t'es là
que tu regarde aussi. Presque à côté de moi.
Bref. J'ai écrit un poème pour ces cinq prochains mois.